Nouvelle chambre à air Schwalbe
// 17/01/2021 //
Depuis quelques temps, l'idée d'un bike trip en VTT errait dans nos esprits, mais nous restions bien frileux quant à réellement l'organiser. Pour franchir le pas, nous avons décidé de faire les choses en douceur en choisissant un spot reconnu pour la pratique enduriste avec des traces bien répertoriées et, avec des facilités d’hébergement (gîtes ou refuges) ... Comme nous l'avons détaillé dans nos préparatifs de ce séjour VTT itinérant, on ne souhaite pas pour une première se lancer corps et âmes dans l’itinérance en autonomie complète.
Florent avait repéré depuis quelques temps le tour du Queyras dans un bouquin Les plus beaux raids VTT en France (aux éditions Glénat), et avait fini par le noter sur notre To Do list 2019. Nous avions déjà réalisé le Tour du Dévoluy en s’inspirant de ce guide et n’avions pas été déçus par les sentiers empruntés, au détail près qu’il est proposé en 2 jours et que nous l’avons réalisé en 1 jour.
A la lecture, nous sommes tous 2 séduits par la durée de tour affichée à 4 jours et des distances entre 19km à 55km, et des dénivelés entre 1300 et 2000D+... le guide avance même que s'il y a un paradis du VTT, il se pourrait bien qu'il se trouve dans ces montagnes des Hautes-Alpes, alors forcément ça aiguise encore plus notre curiosité. La décision est prise, nous partirons à l'assaut du Queyras pour notre premier séjour en VTT itinérant.
A noter, qu'il existe un Tour du Queyras labellisé FFC avec 186 km ... l’itinéraire que nous avons réalisé suit en partie ce balisage, et surtout emprunte assez fréquemment le GR 58 qui est Le Tour du Queyras pour les randonneurs. A la période de septembre, la cohabitation s’est plutôt bien passée car les sentiers sont moins fréquentés mais attention en période d’affluence estivale.
Nous avons été interpelé par les a priori assez négatifs des randonneurs sur les VTTistes: la vitesse, le non respect des sentiers et des randonneurs étaient des remarques récurrentes dans leur discours. Pour eux, les sentiers sont pédestres et non “cyclables”. Cela s’explique potentiellement par le développement de nouvelles pratiques (navettes, e-bikes) qui majore le nombre de riders en leur rendant l’accès plus aisé.. Inévitablement, cela multiplie les risques de coupes à la sauvage, de passages en force. Au fil des discussions en expliquant notre itinéraire, notre façon de voir le VTT de montagne et d'interagir avec les autres usagers, nous avons essayé d’adoucir les mœurs et de faire accepter notre présence.
Globalement, prudence et courtoisie sont de mises pour que chacun se sente en sécurité. Anticipez vos freinages aux abords d’un randonneur, un “bonjour, excusez nous“ et un “merci” lorsque ceux-ci se déplacent pour vous laisser passer suffisent souvent à satisfaire la personne croisée et obtenir un sourire et “bonne descente”.
Le Queyras s’avère être un lieu réputé pour l’itinérance à pied, en VTT voire même à ski ou raquettes en période hivernale , ce qui va simplifier la recherche de gîte. En effet, il suffit de se rendre sur le site "mon tour du Queyras" qui référence toutes les adresses et disponibilités de gite et refuges, en sélectionnant votre période et votre lieu. Par envie de confort , on s’octroie le plaisir de réserver une nuit d’hôtel... pas de panique, les hôtels du Queyras sont répertoriés dans ce bon vieux site Booking.
Sur l’ensemble des gîtes fréquentés lors de notre périple, une proposition de pique-nique est faite, à réserver la veille au soir lors de votre arrivée. Compter pour cela un budget de 9 euros environ, sachant qu’ils sont préparés pour la plupart avec des produits du “terroir”. Par souci écologique, ils proposent également une boite à pique-nique (payante bien-sûr), à moins que vous n’ayez pensé à emporter la vôtre.
Pour les repas du soir et petit-déjeuners, que les affamés se rassurent, chacun des gîtes n’a pas failli à la coutume, les plats proposés étaient familiaux, maison, consistants et en quantités gargantuesques. Ajouter à cela, une ambiance conviviale avec partage des expériences de chacun sur les chemins des environs, les repas étaient de vrais moments de ressources. Mêmes nos vélos ont trouvé leur place chaque nuit, nous n’avons jamais eu besoin de négocier, les VTTistes sont les bienvenus. Si comme nous, vous désirez voyager le plus léger possible, des locations de draps et serviettes sont possibles dans chaque gîte.
Si vous choisissez Château-Ville-Vieille comme point de départ, n'hésitez pas à contacter le gîte des Astragales, en discutant avec les propriétaires vous pourrez obtenir quelques infos sur les spots VTT du coin, et la literie vous garantira une bonne nuit de sommeil. A Bramousse, pas de choix possible, vous êtes obligés de vous arrêter au Riou Vert. Les lieux sont très rustiques et d’époque, pas de radiateurs dans les chambres et salle de Bain, mais le calme, le charme des lieux et la spontanéité de la mère et la fille méritent d’y faire halte. A saint Véran, le panel des hébergements est plus large, vous pouvez vous rendre Chez Nanou, gîte auberge Costebelle, les lieux sont cosy, et nous n’oublierons pas le gratin de ravioles de Royans aux épinards (pas vraiment découverte du terroir mais terriblement bon!). Notre petit moment détente et plaisir attendu à La Ferme de l’Izoard a tenu ses promesses avec son sauna et jacuzzi, que vous vous réservez en amoureux pour 30 min auprès de la réception dès votre arrivée (et pas de suppléments à prévoir, cela est compris dans le prix).
La majorité des montées se réalisent sur des pistes forestières assez larges, sur un terrain plus ou moins évident mais sur lequel le pédalage reste souvent possible. Une des grandes montées marquantes sur piste est celle menant au col de Furfande, 10km de piste pour 1000m D+ au départ d’Arvieux. La piste est carrossable sur le premier tiers et la pente assez régulière. Sur les ⅔ restants,certains coups de cul testent notre résistance, et sur le dernier kilomètre, la pente plus raide et l’altitude aidant, nous avons cédé et posé pied à terre.. mais les plus affûtés peuvent parvenir sans descendre de leur monture. N'hésitez pas à festoyer au refuge, l’omelette au bleu du Queyras est juste parfaite et il paraît que la tarte aux Myrtilles ravira vos papilles (sauf si comme nous un groupe de VTTistes montés en navette est passé avant et a dévalisé les tartes du jour).
En revanche, certains cols se font plus méritants, notamment le col Fromage et le col de Bramousse où le poussage s’est imposé comme une évidence. Si on s’intéresse au col Fromage depuis Ceillac, la piste est parfaitement roulante jusqu’au lieu-dit le Villars, où celle-ci se dérobe laissant soudainement place à un joli sentier en lacet plus raide, sur un terrain bien moins sympathique pour le pédalage (500 de D+ sur environ 3 bornes). A certains endroits,nous avons pris le parti de délibérément pousser le vélo droit dans l'pentu (sur des chemins existants et pas en mode coupe à la sauvage ), afin de shunter une portion de piste forestière mais a posteriori cela engendre un poussage assez long et pénible…. le gain de distance n’était pas forcément un gain de temps.. Note pour les allergiques aux routes goudronnées, soyez sans crainte, le parcours prend soin de les éviter, elles se font vraiment rares.
Les descentes quant à elles nous ont dévoilé de beaux singletracks de technicité variable, très peu de pistes voire pas de pistes empruntées pour la descente. Le Queyras se révèle être un vrai terrain de jeu pour Vttistes. Quelques descentes resteront bien gravées et valent vraiment le coup que vous alliez y poncer vos crampons. Ayant l’image du Queyras comme un milieu très montagne avec des sommets flirtant pour la plupart avec des altitudes au delà des 2500m , je partais avec l’appréhension d’être confrontée à des sentiers très techniques et exposés, le genre de single où tu t’astreins à maintenir le cap droit devant pour ne pas finir la course plus vite que prévu quelques centaines de mètres en contrebas. Fort heureusement, ces craintes se sont rapidement envolées, nous avons traversé beaucoup d’alpages, avec des sentiers globalement roulants, offrant quelques passages techniques et joueurs mêlant pierres et/ou racines mais globalement peu de passages cassants.
Nous retiendrons entre autres, la descente des 40 lacets (que l'on avait repéré en préparant notre séjour itinérant). Il s’agit d’ un spot connu des adeptes du Queyras en VTT, au départ de Prats-hauts pour descendre sur Aiguilles, tout en sous-bois donc sans exposition La descente est ludique et pleine de promesses avec de belles épingles plus ou moins serrées, des relevés, quelques marches et racines.
La descente depuis Furfande est aussi très appréciable, très roulante sur le haut, elle devient plus serrée et technique (révisez vos nose-turns) ensuite.. Nous avons voulu jouer les prolongations en partant en direction de Montbardon depuis le lieu-dit les Escoyères. Un conseil, abstenez-vous de vouloir en faire de même, le chemin s’avère difficile et surtout on prend vite conscience que nous sommes à quelques mètres du bord du précipice et que le moindre écart peut vous faire plonger dans le Guil en moins de 2. ( Bon, j’en rajoute peut-être un peu, mais vraiment ce chemin est exposé et requiert beaucoup de prudence). Même si l’idée de terminer par la route n’est pas franchement reluisante, elle reste pour autant plus sage. Il y a bien le GR qui descend des Escoyères jusqu’au Guil mais sa praticabilité en VTT n’est pas une évidence et l’emprunter est plutôt déconseillé.
Il faut avoir bien conscience que les altitudes dans le Queyras ne font pas rire les mouettes (l'altitude moyenne de notre tour doit se situer entre 1800 et 2000m). Aussi, des températures basses peuvent être à envisager (notre GPS a enregistré le record du séjour à 0,9°C, un 10 septembre …). Lorsque le soleil est bien présent, une tenue manche longue et/ou une veste coupe-vent suffisent , mais si la pluie s’invite, le ressenti est alors différent. Nous en avons fait l’expérience le dernier jour . Nous avons été arrosé d’une bruine modérée lors de l’ascension au col Fromage à 2501m d’altitude, sans trop d’incidence à la montée...mais la descente fut plus délicate. La sensation de ne pas sentir le levier de frein et ainsi de ne pas maîtriser son freinage à cause des doigts gelés rend la descente moins sympathique, engendrant une certaine frustration de ne pas pouvoir pleinement profiter du single.
Outre les innombrables marmottes, nous avons également surpris quelques chamois dans la descente du col de Furfande, un moment toujours privilégié et appréciable. Côté faune, vous croiserez sans aucun doute des moutons et leurs gardiens les patous. Ceux que nous avons croisé dans le Queyras (sur les hauteurs de Saint Véran) sont sans aucun doute les plus cools de toute l’histoire du pastoralisme. Malgré cette bonne expérience, restez toujours prudents à l'approche des troupeaux. Les panoramas sont justes magnifiques, les mélèzes arborent le lieux avec allure et en septembre de nombreux colchiques d’automne tapissaient d’un violet discret les pâturages.
La beauté des paysages, la praticabilité de la majorité des montées, les singles multiples existants pour la descente inscrit sans hésiter le Queyras comme un lieu incontournable pour l’enduro. Et en 125km, nous n'avons profité que d'une petite fraction des possibilités. Les facilités d’hébergements sont un critères de choix supplémentaires pour faire du Queyras une destination idéale pour débuter en VTT itinérant. Nous avons été séduits par le VTT itinérant et aspirons à peaufiner notre organisation et logistique pour envisager de repartir découvrir d’autres lieux (voir nos préparatifs pour ce biketrip), en intégrant pourquoi pas un peu plus d’autonomie dans notre pratique. Peut-être à lire dans nos futures lignes.
Par John, le 2023-09-07
Bonsoir Super trip Auriez vous la trace gpx ? Merci
Par Greg, le 2023-08-27
Bonjour, On prévoit ce trip pour le mois d’octobre. Ton CR confirme que c’est une bonne idée. Est ce que tu aurais une trace GPX à partager ? Merci
Par Carlito, le 2023-07-05
Bonjour Merci beaucoup pour toutes ces informations. Auriez vous une trace GPX à partager ? Merci
Par Guibolle, le 2022-08-24
Bonjour @Marion, Merci pour ce compte rendu, ça donne bien envie. En préparation pour une tour du Queyras en VTT, je suis tombé sur ton article. Aurais tu une trace GPS à partager? J'aimerais m'inspirer de votre parcours éventuellement, avec celui "officiel" de la FFC et d'autres glané à droite et à gauche sur le net. Merci à toi et bon ride. Guillaume
Par cmarsu, le 2021-10-31
Nou prévoyons exactement ce genre de tour en couple (un VTT et un VVTAE) pour juin 2022, ayant déjà testé des parcours moins accidentés (GTJ, GTMC, GTArdèche...). Merci beaucoup pour ces supers conseils et idées qui donnent carrément envie !!! Cédric & Sophie
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